Bourane-Energia

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Jour 6, Mardi 08 Avril

Ce matin-là nous continuons la visite de la ville. Le premier monument que nous voyons et un avion de transport militaire (An 12) sur une place avec quelques jeux pour enfants. Puis on nous emmène vers le monument dédier aux morts de l’accident de Nédeline. C’est un petit obélisque autour duquel sont inscrits les noms des victimes et les photos de quelques-uns. Juste derrière se trouve un autre monument dédié lui aussi à un accident de lanceur. Ensuite, Victor nous emmène quelques centaines de mètres plus loin au pied du monument dédié à la science. C’est une grande statue de femme portant la Terre d’une main et le sillon d’un vaisseau spatial de l’autre. Elle se tient debout sur une grande colonne de couleur rouge ce qui donne de très jolies photos sur fond bleu avec le soleil du matin. Pour finir la visite de la ville nous passons par l’église orthodoxe située à l’Est de la ville.

Il-2Monument de Nedeline

Monument de NedelineMonument aux morts

Monument de la science

Eglise OrthodoxeInterieur de l eglise

Le minibus arrive à douze heures sur le parking du bâtiment d’intégration Progress où nous retrouvons sur place Lisa notre interprète. Au fur et à mesure que le temps passe nous voyons arriver des bus rempli de Coréens ou d’écoliers Russes et des voitures.

Arrivee des busVoiture de police

Pour nous faire patienter Victor nous donne à chacun un dossier de presse. Vers treize heures quinze, nous partons, contournons le bâtiment et nous entrons sur le parking où l’équipage fait son rapport à la commission d’Etat. Nous passons entre les deux bus qui vont conduire les ? au pas de tir et nous entrons dans le bâtiment pour aller à la salle de préparation que nous avions vue, vide, il y a deux jours (après le roll out de la fusée). La salle est remplie de monde et d’imposantes caméras de télévision, au premier plan, nous gênent pour voir les cosmonautes. Nous assistons à la fin de l’habillage de Yi, assise dans le fauteuil Soyouz, les techniciens testent l’étanchéité de sa combinaison pendant que ses collègues la prenne en photo. Quelques instants après ils s’assoient à la table et répondent à quelques questions des journalistes.

BusEmplacement du rapport

Habillage de YiYi So-Yeon, Oleg Kononenko, Sergei Volkov

En sortant du parking je croise le technicien qui nous a fait visiter le pas de tir universel la veille, reconverti en agent de sécurité. Je discute un peu avec lui, puis je me dirige vers les gradins. Il n’y a plus vraiment de place disponible, les Coréens sont venus en nombre et ils agitent des banderoles et scandent des chansons. Je trouve une place au premier rang avec un bon angle de vue, espérant que personne ne vienne devant. Mais au fur et à mesure les VIPs arrivent, journalistes officiels, membres de la commission d’état, cosmonautes, invités divers, ils sont si nombreux qu’à la fin ne je vois plus rien. Leonov et Terechkova arrivent quelques minutes avant la sortie de l’équipage, il est en tenue militaire. Au fond on peut apercevoir Krikalev. Leonov fidèle à lui-même est un vrai touriste et avec son Canon il photographie un peu tout, mais surtout les supporters Coréens (je suis sûr qu’il n’a jamais vu une foule aussi déchaînée pendant le rapport de l’équipage à la commission d’Etat).

Alexei LeonovFoule dont Krikaliev

Supporters Coreens

L’équipage sort du bâtiment et les astronautes avancent vers leur emplacement respectif, ils font leur rapport, puis s’en vont vers les bus; sur les marches ils disent au revoir à la foule. Les Russes, comme à leur habitude, ne sourient pas et seul Yi montre vraiment sa joie. Ils s’assoient près des fenêtres et pendant que les bus quittent le parking, Yi continue de faire ses aux revoirs au public.

Oleg Kononenko Yi So-Yeon

Sergei Volkov

Pour finir notre visite du cosmodrome nous sommes allés au musée de Baïkonour, situé dans la zone 2. C’est un bâtiment moderne où trône une magnifique Soyouz à l’entrée. A l’extérieur se trouve une maquette de test du programme Bourane, un réacteur RD-0120 et un ancien modèle de radar. Nous commençons la visite par les salles du bas principalement occupées par une immense maquette du cosmodrome. A l’étage se trouvent d’autres salles avec les premiers ordinateurs de suivies de Baïkonour, une capsule spatiale pour les premiers essais sur les chiens, des combinaisons spatiales et j’en passe. Les guides (il y a une guide par salle) ne nous montrent qu’une petite partie des maquettes et objets exposés, mais il faudrait une journée entière pour parcourir la totalité de ce magnifique musée. A l’extérieur se trouve la maquette de test OK-M du programme Bourane. Elle a été repeinte aux couleurs de Bourane 1.01 et a maintenant bien plus fière allure qu’il y a 2 ans. La soute à été entièrement aménagée en salle de musée dédiée au projet Energia-Bourane et une maquette de satellite à même été mise au fond. L’entrée vers la cabine de pilotage se fait par une porte circulaire qui donne sur le pont inférieur (à l’emplacement du sas pour faire des sorties extravéhiculaire). Je m’approche du garde et lui demande s’il est possible d’entrer, mais il me fait non de la tête. En descendant des escaliers je trouve notre interprète, Lisa, et lui demande de plaider en ma faveur auprès du garde. Elle lui pose la question et il accepte immédiatement. Ça aide d’être la femme du chef de la police de Baïkonour ! Mais le garde nous demande de faire vite.

Musee de BaikonourMusee de Baikonour

Maquette de BaikonourMoteurs

Premier ordinateur de BaikonourSiege ejectable de Vostok

Nous entrons sur le pont inférieur qui a été aménagé en petite salle de projection (deux rangées de sièges et un écran plat au mur), une échelle est située sur le coté gauche près du sas d’entrée (l’original) elle permet de monter sur le pont supérieur. L’intérieur n’a pas été entièrement refait (normal puisque ce modèle ne testait pas la cabine) les plaques d’aluminiums boulonnées sont visibles et le tableau de bord refait à zéro semble issue d’un mauvais film de science fiction.

Bourane OK-MCabine pont inferieur

Cabine pont superieur

Il est maintenant seize heure trente. Il est temps de se diriger vers la tribune d’observation pour assister au lancement de la fusée Soyouz. En chemin nous mangeons un peu bien que nous soyons très excités par le lancement.

Arrivé sur la zone 18, zone de suivi radar, (à peine à 1km du pas de tir) il y a déjà beaucoup de monde et les Coréens s’agitent encore comme ce matin avec leurs drapeaux. Didier et moi trouvons une place magnifique à côté d’une tribune où la vue vers le pas de tir est dégagée. Notre seule crainte est que quelqu’un se mette devant nous ; en effet les télévisions ont le droit de se placer devant les clôtures. Cette zone est légèrement surélevée par rapport au pas de tir ce qui fait que nous ne voyons pas le bas de la fusée. Sur place il n’y a pas de compte à rebours ni même de commentateur, mais des Russes à côté de nous nous informent du temps qu’il reste avant le décollage.

Centre radar, zone 18Fusse Soyouz

Nous patientons comme nous pouvons tout excités par l’événement, puis la tour de service se retire il ne reste plus que quelques minutes. A priori il n’y aura pas de report.

fusee Soyouz

Deux minutes avant le lancement le silence se fait, on n’entend plus que le bruit du vent. Ça y est on est proche!

Puis l’ombilical se retire, quelques secondes plus tard on voit la fumée sortir du déflecteur, et la glace tomber du corps central.

Elle décolle !! Lentement la tulipe s’ouvre est libère la fusée qui s’élance, on entend enfin le bruit, assourdissant qui nous prend directement comme une vague. Ce bruit, paradoxalement, ressemble à celui d’une mobylette mal réglée. La lumière à la sortie des réacteurs est éblouissante il est difficile de maintenir le regard. La fusée va de plus en vite, le bruit s’estompe et on ne voit bientôt plus qu’une boule de feu dans le ciel. C’est fini, cela aura duré trente secondes, mais quelle vision !

DecollageDecollage

Decollage

Les gens applaudissent et les généralissimes se félicitent.

Apres le lancementApres le lancement

On voit descendre de la tribune officielle l’équipage de secours, Vinogradov, Volkov, Leonov, Tereskova et j’en passe.

Ces derniers réconfortent M. Suraev et O. Skripochka de l’équipage de secours qui étaient très émus.

Terechkova, Leonov, Suraev, Skripochka Leonov et moi

Lentement les gens partent et nous les suivons pour aller au cocktail qui a lieu dans la salle de réception du bâtiment d’intégration Progress (MIK 254). Arrivés sur place c’est l’effervescence, de nombreux cosmonautes sont là ainsi que des directeurs de diverses unités. J’en profite pour écouter une conversation entre Leonov et les touristes russes qui nous accompagnent (on peut voir sur la vidéo les « charmants bambins » qui se sont aventurés sur la tour du pas de tir universel, zone 250). Les autres continuent à prendre des photos tandis que Rui recherche les derniers cosmonautes pour ses autographes. Victor nous distribue nos laissez-passer puis nous entrons. La salle est grande, plusieurs tables longues y sont installées perpendiculairement à la table d’honneur : table pour Terechkova, Leonov, Volkov et bien d’autres. L’ambiance est bon enfant. Nous mangeons des amuse-gueules typiquement russes pendant que la vodka coule à flot. Mes discussions avec mes voisins sont entrecoupées par des toasts de Leonov, ou de Terechkova. Mais bientôt il va falloir partir, reprendre le minibus pour rentrer à l’hôtel. Avant de s’en aller nous apercevons d’autres cosmonautes, dont Krikaliev, et faisons quelques photos avec eux.

Image de prévisualisation YouTube

Avant le cocktailLe Cocktail

Le CocktailLe Cocktail

Image de prévisualisation YouTube

Le Cocktail

Sur le retour

De retour à l’hôtel, Victor nous donne vingt minutes pour prendre nos bagages et nous retrouver sur le perron. A vingt heures nous sommes tous là et attendons le minibus qui va nous conduire à l’aéroport, nos bagages devant prendre un autre bus pour cause de manque de place. Le minibus est là mais nous ne partons pas: nous assistons à un défiler de bus, de Coréens, de gens, avec Victor qui s’agite dans tous les sens. Vers vingt heures quinze nous quittons enfin l’hôtel dans notre minibus avec nos bagages. Quinze minutes plus tard le convoi de cinq bus dont notre minibus arrive à l’aéroport. A ce moment-là nous ne sommes pas près de partir! Bien que nous ne passions pas par la douane, l’organisation locale, qui manifestement n’a pas l’habitude de voir arriver autant de personnes, va s’arranger pour nous faire perdre un temps ahurissant. En effet, d’après les consignes de sécurité il ne peut y avoir plus de trois bus en même temps sur le tarmac. Ce sont les Coréens qui ouvrent le bal. Notre minibus se gare donc sur le parking et on nous demande de décharger nos bagages, puis de tout recharger (activité intéressante) quinze minutes plus tard. Puis pendant une heure et demie nous n’allons pas arrêter des faire des allers et retours entre le parking et le tarmac (des fois notre minibus a le droit d’entrer, des fois non), finalement à vingt-trois heures nous pouvons enfin charger nos bagages dans la soute de l’avion, un Tu-154 de la compagnie Atlant-Soyuz. A l’entrée dans l’avion on vérifie que nos noms sont bien sur une liste (ce qui a pris énormément de temps avec des noms étrangers et qui plus est Coréens) puis nous nous débrouillons pour trouver une place. Ce n’est pas évident car une partie de la délégation Coréenne est montée avec ses bagages de soute. Le vol se passe plutôt bien, nous mangeons (génial à minuit !) nous buvons (encore de la vodka servie comme si c’était de l’eau) et nous essayons de dormir. Nous arrivons à Moscou (aéroport de Vnukovo) à deux heures du matin. Passé l’éternel contrôle des Visas et récupération des bagages nous retrouvons notre chauffeur qui nous attend depuis cinq heures ! (quelle patience).

Quelques photos supplémentaires:

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Suite…

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