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Jour 4, Dimanche 06 Avril

Lever à cinq heures trente pour le rendez-vous devant l’hôtel vingt minutes plus tard. A six heures tout le monde est là et notre minibus part pour le cosmodrome. Nous n’avons pas mangé mais ce n’est pas grave nous sommes trop excités. Sur le chemin nous nous arrêtons à l’hôtel Spoutnik (près de la porte nord) pour partir avec les américains (il faut toujours faire un convoi, si un bus a du retard les autres doivent l’attendre).

Nous traversons la ville de nuit, c’est calme, les monuments ne sont pas éclairés et il n’y a personne dans les rues.

Sur la route vers le cosmodrome nous apercevons au loin différentes installations (la station de suivie Vega, l’usine d’azote liquide, …). Puis après quarante minutes de route nous arrivons à l’arrière du bâtiment 254 (assemblage Soyouz). Nous sommes les derniers arrivés, les portes du hangar sont déjà ouvertes et nous pouvons voir la fusée couchée sur un wagon.

Soudain, une sirène retentit, c’est la corne de la locomotive. Lentement le convoi avance et le crépitement des flashs éclaire la fusée de manière presque continue. Le train avance lentement dans un silence religieux, puis en quelques instants il atteint la limite du grillage et on ne peut plus le suivre. C’est passé tellement vite que nous en avons oublié de poser nos pièces de monnaie sur les rails (tradition Russe).

Sortie de la fuseeSortie de la fusee

Vaisseau Soyouz TMAConvois

Pendant que le convoi s’éloigne je cours vers les crawlers N1/Energia-Bourane pour faire quelques photos.

Crawler N1 Energia-BouraneCrawler N1 Energia-Bourane

Je demande à Victor si je peux allé voir le bâtiment d’intégration Energia-Bourane situé cent mètres plus loin mais son non catégorique me refroidit un peu.

MIK Energia-Bourane

Quand tout le monde a fini de faire ses photos du convoi, qui maintenant a disparu derrière une petite colline, nous remontons dans le minibus en direction de l’autre point d’observation, un passage à niveau.

Le soleil s’est levé et en chemin nous commençons à mitrailler frénétiquement tous ce que nous voyons. Il faut dire que nous avons vu ces bâtiments et installations en photos des centaines de fois mais les voir en vrai est un sentiment vraiment exaltant. En chemin, nous croisons ces garages à voiture fait à partir du fuselage de la fusée lunaire N1. Cette installation résume bien la débrouillardise dont font preuve les Russes.

MIK Energia-Bourane, SoyouzGarages

En quinze minutes nous nous trouvons sur le passage à niveau. Il y a déjà quelques voitures garées et sa position surélevée est parfaite pour faire des photos du convoi et du pas de tir.

Pas de tir GagarineBus

En attendant que le convoi arrive nous prenons notre petit déjeuner dans le minibus et nous parlons un peu avec les cosmonautes présents. Rui qui a amené son Who’s who sur les cosmonautes commence à se le faire autographier par Oleg Valeriyevich Kotov, Alexander Alexandrovich Volkov, seul Pavel Vladimirovitch Vinogradov refuse.

Atroupement

Nous redemandons à Victor s’il est possible de mettre des pièces de monnaie sur les rails, il demande à son collègue (que je n’ai vu sourire qu’une fois), il lui répond que ce sont les enfants qui font ça, j’insiste mais sans succès. Qu’à cela ne tienne! Avec Didier nous nous éloignons un peu de la foule et feignant de me faire photographier sur les rails je pose discrètement des pièces de 5 roubles (il ne faudrait pas que ça coûte trop cher non plus!). Puis nous revenons l’air de rien.

Pose de piecesPiece aplatie

Le convoi fait son demi-tour près de la zone 2 et maintenant on voit la fusée arriver, poussée par la locomotive, elle avance lentement et devant elle des hommes en uniforme marchent pour regarder les rails. Quand elle arrive à hauteur du passage à niveau on entend des bruits sourds à répétitions, visiblement nous n’avons pas été les seuls à poser des pièces. Une fois le convoi passé nous allons récupérer les pièces. Nous retrouvons Hugo qui ne cache pas son sourire, il ouvre sa main et nous montre la dizaine de pièces qu’il a posées lui aussi ! Le temps de faire quelques photos de la fusée au loin et nous nous dépêchons de rejoindre le minibus pour qu’il nous emmène sur le pas de tir Gagarine, pour voir l’érection de la fusée.

Convois

Arrivés sur place il y a déjà un bon nombre de voitures et de bus et une foule importante se déplace vers la fusée. C’est la cohue, nous passons par un poste de garde (qui ne nous contrôle pas! étrange). Nous assistons ensuite aux derniers préparatifs pour l’érection. Il y a beaucoup de monde mais c’est très impressionnant car nous nous trouvons à dix mètres de la fusée. Quelques minutes après que la fusée soit dressée et positionnée sur la tulipe je retrouve Hugo qui me montre un petit escalier par lequel il est passé pour descendre du pas de tir. Je l’emprunte et me trouve au niveau du sol pour contourner le déflecteur. Je suis suivi de près par Didier, André, Philippe et un garde qui se met à crier dès que nous approchons trop près du déflecteur. De là la vue est magnifique (nous ne sommes plus à contre jour), et nous assistons au redressement de la tour de service.

Arrivee sur le pas de tir Sur le pas de tir

Preparatifs Erection de la fusee

Fusee debout sur la tulipe Fusee Soyouz

Positionnement de la tour de service Fusee Soyouz

Andréas (le responsable du groupe allemand, qui vient souvent à Baïkonour) nous dit alors que les Russes sont particulièrement excédés par les Coréens qui vont partout sans demander d’autorisations, notamment les caméramans qui sont allés de l’autre côté du déflecteur (oups c’était interdit ?).

Il est dix heures trente et nous sommes conduites vers le bâtiment 254 d’assemblage Progress (pas très loin de celui où nous étions tôt ce matin).

Nous reprenons ensuite le minibus pour aller visiter le bâtiment d’assemblage Progress MIK 254. Arrivés sur place nous faisons une pause (pour attendre que le groupe de russes sorte), c’est l’occasion pour certains de faire une petite sieste.

Philippe et moi

Puis nous entrons, nous visionnons d’abord une vidéo sur l’embarquement de l’équipage du Soyouz TMA-11, puis nous empruntons un long couloir pour arriver dans la salle d’habillage des cosmonautes.

Salle d habillageFauteuil Soyouz

On voit dans un coin de la pièce, derrière la vitre, un fauteuil Soyouz et l’équipement pour tester l’étanchéité de la combinaison. On nous emmène ensuite dans la salle d’assemblage Soyouz. C’est un très grand hangar, sur le mur du fond trône le visage de Korolev avec la citation: « La voie vers les étoiles est ouverte ».

Citation Korolev

Malheureusement il n’y a pas grand-chose à voir, tous les pupitres sont sous des bâches, le seul vaisseau Progress (M-64) présent est dissimulé dans un échafaudage et il n’est pas possible de s’en approcher. Dans un autre endroit se trouve l’étage DM-SLB d’un Zénith, caché sous une bâche, et à côté il semble y avoir un mur de tuile de bouclier thermique de Bourane.

Vaisseau Progess dans la tour d assembalgeMur de tuiles

Nous sortons du bâtiment et Victor nous propose d’aller voir le pas de tir Nédeline. Ce pas de tir est surnommé ainsi depuis le tragique évènement de la « Catastrophe Nédeline ». Le 24 Octobre 1960 alors que les Soviétiques testent un nouveau lanceur ICBM R16 le second étage s’allume inopinément et fait exploser la fusée remplie avec le « Venin du Diable » de l’UDMH. Environ deux cents personnes sont tuées dans l’accident, des techniciens, des ingénieurs, des hauts gradés militaires et le Maréchal d’artillerie Nédeline. Cet accident dû à de graves défaillances dans le protocole de sécurité ne sera dévoilé par les autorités Soviétiques qu’en 1990.

Une fois que tout le monde est rentré dans son bus, nous avec les Allemands, les Américains dans un autre minibus et les Russes dans le dernier, nous partons.

La route est longue et chaotique; nous nous déplaçons vers le Nord-Est du cosmodrome, mais il n’y a pas de route directe, il faut revenir à la fourche (au milieu). En chemin, nous passons par la zone du pas de tir Zénith. C’est un endroit presque abandonné, seuls quelques bâtiments semblent encore servir. Nous pouvons facilement imaginer l’effervescence de cet endroit durant les années 80, au plus fort du programme. Puis, la route devient de plus en plus impraticable, il est temps que nous arrivions.

Sur le pas de tir Nédeline il n’y a rien, juste un monument au centre dédié à la mémoire des victimes dont tous les noms y sont inscrits. Les bunkers d’observations sur les coté sont encore debout, mais n’ont pas fière allure. Nous pouvons accéder au-dessous du pas de tir mais c’est un amoncellement de débris et de tas de ferrailles.

Monument de la tragedie NedelineBunker
Sur le chemin du retour, à notre demande, nous faisons une halte devant une gare pour prendre des photos du pas de tir Zénith au loin. Les bus s’arrêtent peu après avoirs franchi le poste de sécurité de la zone Zénith. Nous descendons et aussitôt un garde arrive en criant et en sermonnant Victor pour que nous quittions les lieux immédiatement.
Zone ZenithPas de tir Zenith

Le soleil est fort ce jour-là et sur le chemin de retour à Baïkonour nous essayons comme nous pouvons de dormir un peu.

Arrivée en ville nous mangeons (il est quinze heure dix) dans le même restaurant le même plat que la veille.

Après le repas, vers seize heures, nous décidons de faire un tour au marché qui est juste à coté du restaurant. Ça ne plait pas à Victor et à son collègue qui ne veulent pas que nous nous séparions, et qui n’ont décidément pas envie que nous rencontrions les gens. Tant pis nous y allons quand même.

Le marcheLe marche

Le marcheLe marche

Nous rentrons ensuite à l’hôtel. Victor nous donne rendez-vous dix-huit heures cinquante pour faire une petite ballade de la ville.

Centre de commandement militaire

Nous allons d’abord au monument dédié aux différents noms de la ville près de la porte Nord. En effet, la ville qui était secrète ne se nome Baïkonour que depuis 1995. Elle s’est appelée Zaria, Leninskiy, Leninsk, puis enfin Baïkonour. Nous y croisons des enfants qui jouent et une procession de mariage.

Noms de la villeDes enfants jouent au pied du monument

Un mariage Kazakh

Nous continuons sur la même avenue pour voir d’autres monuments, mais celui que nous attendions est cette Semiorka couchée.

Baikonour, premier Cosmodrome au mondeNedeline

SemiorkaSemiorka

Plus tard nous nous arrêtons sur une place pour y voir le buste de Korolev. Mais Victor n’est pas très à l’aise dans les visites guidées et se contente de lire un texte que nous connaissons déjà (surtout quand il s’agit de personnalités comme Korolev), on se ballade un peu sur la place et rencontrons des gens pour parler.

KorolevUn immeuble

Un immeubleDes enfants

Pour finir cette petite visite de la ville Victor nous emmène sur le monument de Yangel (grand constructeur de missiles). De l’autre coté de la rue on peut admirer l’usine électrique de la ville. Cette usine produit l’eau chaude pour le chauffage urbain, c’est-à-dire que les immeubles ne comportent pas de chaudière individuelle ou de radiateurs électriques. L’eau chaude des radiateurs est générée par l’usine électrique et est transportée à travers un réseau de tuyaux non enterrés qui font des portiques pour traverser les rues. A cela s’ajoute un deuxième réseau de tuyaux aériens jaunes pour le gaz domestique et enfin un dernier réseau, vert, pour l’arrosage urbain.

Missile de YangelUsine electrique

Des enfants jouent

Chauffage urbainChauffage urbain

Arrosage publicGaz de ville

Nous n’avons pas pu faire toute la visite et continuerons un autre jour. Ensuite nous dînons vers vingt heure (Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas été dans ce restaurant).

Quelques photos supplémentaires:

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Suite…

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